jeudi, janvier 25, 2007

"La gourde du mineur"

Nepenthes vieillardii (Nepenthacée)


C'est une plante étrange !

Au fil de l'évolution,elle a élaboré un piège d'une efficacité redoutable:une espèce d'urne,dont la taille varie de quelques centimètres à presque 30 cm de longueur, dotée d'un couvercle amovible sécrète sur son bord supérieur un nectar qui attire les moucherons,abeilles,fourmis ,araignées,mille-pattes etc..Ces insectes,lorsqu'ils ont commencé à descendre dans l'urne glissent sur de la cire produite par des glandes prévues tout exprès.Les poils et les barbes rendent toute tentative de remontée vaine.Dans le fond de l'urne,d'autres glandes sécrètent alors un suc digestif contenant un enzyme protéolytique puissant,plus un agent mouillant qui noie et digère les victimes.Quelques heures suffisent pour achever le repas...

Les urnes croissent au bout des feuilles de la plante et,entre l'urne et la feuille se trouve une sorte de vrille(comme sur la vigne) qui permet à Nepenthes de grimper sur les autres plantes pour mieux exposer ses pièges à la lumière,à la pluie et aux insectes.


A noter que Nepenthes entretient de bons rapports avec les moustiques,qui équipés qu'ils sont d'un anti-enzyme,ne la craignent pas du tout et y pondent même leurs oeufs.Les larves de moustiques,en gigotant dans tous les sens dans le liquide au fond de l'urne,transforment les cadavres des autres insectes en une bouillie plus facile à digérer pour la plante...bel exemple de symbiose!



vendredi, janvier 05, 2007

L'igname en Nouvelle-Calédonie



En Nouvelle-Calédonie la culture de l’igname a une grande importance, d’une part parce qu’elle est présente dans l’alimentation de la population mais aussi parce qu’elle est essentielle dans les rites coutumiers (mariage, naissance, inauguration…).

Ceci implique une double demande sur le territoire et surtout sur Nouméa :

    • des ignames de petite taille pour la consommation : l’igname restant très cher, les consommateurs préfèrent acheter de petits tubercules ;
    • des ignames de grande taille uniquement pour la coutume ;



Même si les ignames (car il en existe plusieurs espèces) ne sont pas endémiques à la Nouvelle-Calédonie, leurs variétés, cultivées depuis la nuit des temps, se sont adaptées à l'écologie bien particulière de cet archipel. La diversité, probablement faible au départ, s'est enrichie peu à peu au gré des migrations succéssives, chacune apportant son lot de variétés, et s'est amplifiée par l'apparition assez fréquente de petites mutations.

L'agriculteur kanak a su exploiter cette richesse pour assurer son alimentation pendant dix à onze mois de l'année. De cette symbiose entre l'homme et la plante découle une véritable civilisation de l'igname que l'on rencontre également dans les autes archipels de la Mélanésie.