mardi, novembre 20, 2007

LE NIAOULI en Calédonie


(symbole de la savane néo-calédonienne).

(Au plus près du sol, la savane est constituée de graminées denses qui brûlent très souvent et qui servent de pâturage naturel assez pauvre. Au premier niveau supérieur, on trouve parfois des buissons peu denses avec épineux et quelques lianes (lantanas, goyaviers, cassis, mimosas, sensitive) ; enfin au niveau le plus élevé, une présence permanente de niaoulis parfois peu denses et occasionnellement des îlots de gaïacs.)


Bien que non endémique à la Nouvelle-Calédonie, cet arbre est devenu typique du paysage calédonien où il occupe près de la moitié de la superficie notamment sur la Grande Terre.

Proche des Eucalyptus australiens, le niaouli a un habitat souple. On le trouve aussi bien dans les marécages qu’à plus de 1 000 m d’altitude.

On le trouve principalement sur la côte ouest et dans le Nord du territoire. Son extension est due à sa résistance au feu. Les propriétés ignifuges de son bois permettent au niaouli de survivre aux incendies et de prendre la place des autres espèces lorsque celles-ci sont détruites( il résiste bien grâce à son écorce en couches minces, (10 à 20 couches superposées),à ses racines superficielles qui font des rejets et à ses graines très nombreuses qui germent très rapidement après le feu)

( écorce de niaouli)


L'écorce de niaouli, "la peau", composée d'une multitude d'épaisseurs très fines, est un élément primordial de la vie kanak. Elle sert d'enveloppes diverses, d'allumettes , ou de protection. Et son utilisation principale, encore pratiquée aujourd'hui, consiste à revêtir les parois et les toits des cases( son écorce protectrice sert de revêtement au faré, la case traditionnelle kanake). C'est dire à quel point le niaouli a toujours été étroitement lié à la vie quotidienne .

Histoire du niaouli

Le soleil, en lutte contre la pluie, a entrepris de dessécher la terre.

Plus de nuages et peu d’ombre. La terre se desséchait, les rivières les plus riches se sentaient tarir, la terre se fendait, les feuilles des arbres étaient sèches et racornies, les branches elles-mêmes commençaient à ressembler à de vieux os. Quant aux herbes et aux plantes, inutile d’en parler : tout était sec comme la peau de niaouli qui sert à allumer le feu.

Le niaouli lui-même, sage, avisé et prudent, n’avait pas fait comme les autres arbres. A l’annonce de la grande guerre, il s’était dit :

« Je ne suis pas un arbre des forêts, moi ; je suis l’arbre de la brousse, que vais-je donc faire pour ne point périr ? » - Car il ne faut pas oublier qu’à cette époque, le niaouli, tout comme les autres arbres, n’avait que deux écorces : une pour le dehors, l’autre contre le tronc.

« Soleil ! Soleil ! Soleil déraisonnable ; tu entreprends une mauvaise guerre. Si j’échappe à tes rayons, devrais-je donc ensuite être tué par la pourriture de la pluie ? Vous me contraignez tous deux à une dure besogne, mais je la ferai. »

Et voici ce qu’il avait imaginé dans sa grande sagesse.

Il laissa, tout comme les autres arbres, le soleil dessécher son écorce extérieure, pour ne pas attirer l’attention. Et alors, entre cette écorce sèche et celle qui enveloppe directement son tronc, il développa, à l’abri des regards du soleil, une, puis deux, puis dix, puis cent, puis mille écorces fines et imperméables, telles que vous les connaissez, telles que nous les connaissons tous maintenant. Ces écorces qui nous servent si bien pour les cases. Elles qui protègent à la fois de la chaleur et de la pluie…

C’est ainsi que le niaouli devint l’arbre que le feu ne fait pas mourir, celui qui, des racines au sommet, peut flamber comme une torche géante, laisser aller l’incendie plus loin et faire renaître ses jeunes pousses.

« Voici mon tronc et mes branches protégés du feu et du soleil. J’ai mille écorces. Il me reste à me protéger de l’eau qui pourrit tout. »

Ayant dit, au bord des marais, il se transforma en arbre des marais aux branches retombantes comme les racines de palétuvier… Chacune des mille écorces qu’il s’était fabriquées lui donna la possibilité d’une forme nouvelle, et c’est pourquoi on peut voir aujourd’hui le niaouli croître et prospérer dans les lieux les plus différents, aussi bien dans les eaux saumâtres proches de la mer qu’aux flancs des collines les plus sèches… Il peut être géant dans les plaines humides et à peine haut comme un buisson d’herbes sur les hauts sommets. Il peut tout cela mais n’aime point vivre dans la forêt sombre.

Jean MARIOTTI, La conquête du séjour paisible, Stock, 1952.



Les vertus du niaouli.
On tire du niaouli l'essence de Goménol
.Le Goménol est tout simplement une essence basalmique provenant de la
distillation des feuilles de niaouli. Quant à l’appellation de goménol,
elle s’explique par ce fait que les niaoulis sont surtout abondants dans le district de Gomène entre les rivières
de Témala et de Youanga.

Le niaouli fleurit deux fois par an, ses fleurs blanches en rince-bouteilles,riches en nectar, sont visitées par les
oiseaux et surtout par les abeilles qui en font un excellent miel.



L'huile essentielle de niaouli est un antiseptique et antibactérien majeur, elle s'emploie contre les troubles respiratoires et catarrheux : anticatarrhal, antiseptique urinaire, balsamique, expectorant, rééquilibrant, stimulant, stimulant tissulaire, équilibrant (bronchite, grippe, parasites intestinaux, coqueluche, asthme, rhinite, infection intestinale, rhumatismes, acné , asthme, blessures, bronchite, brûlure, déséquilibre énergique, infections urinaires, maladies infectieuses, sinusite , système respiratoire, tuberculose, état catarrhal,parfume l'eau du bain,éloigne les moustiques.

Le niaouli est commercialisé:
- sous forme d’essence
-de savonnettes
-de bonbons
-de liqueurs
-de miel



mercredi, novembre 14, 2007